LGM v2.0
Nous voici donc de retour à La Grande Motte, au pied du chantier Outremer Yachting.
Première visite
Ce retour au port sera aussi l’occasion d’une première visite de la famille : K & Patou, mes parents nous retrouvent pour 3 jours et 2 nuits.
C’est l’occasion de montrer notre nouvelle maison, d’une petite sortie en mer (la seule de cette dizaine de jours à LGM) et de les rassurer sur notre confort, notre capacité à conduire ce vaisseau et à y vivre.
Nous irons paisiblement (mais à bonne vitesse au portant) jusqu’à Sète en déjeunant à bord, puis nous reviendrons à LGM au près, juste avant la tombée de la nuit, avec jusque 30 kts de vent.
Je pense qu’ils partent rassurés !
Neuvage, c’est quoi ?
Mais pourquoi ? Petit retour sur l’usage d’un voilier neuf…
Un voilier, surtout de « grand-voyage », c’est une machine complexe, produite en petites quantités (Outremer fabrique +/- 40 bateaux par an).
« Complexe », signifie beaucoup de sous-systèmes (électronique, machine à laver, dessalinisateur, accastillage, …) ; « petites quantités » signifie pas les équipes pléthoriques d’autres constructeurs, notamment celles qui s’occupent du contrôle-qualité.
Le mois que nous venons de passer en mer est dit période de « neuvage » : tous les problèmes que nous rencontrerons sont susceptibles d’être admis comme un problème de la construction, de la responsabilité du chantier.
Le retour au chantier après cette période est donc fortement recommandé, puisque le chantier prendra en charge la majeure partie des problèmes rencontrés. C’est finalement assez analogue aux problèmes que l’on constate en entrant dans une nouvelle maison.
Quels problèmes ?
Effectivement, nous avons rencontré quelques problèmes.
Des simples, déjà corrigés : des petits problèmes de plomberie, des sujets mineurs d’accastillage (…), etc.
Et des plus complexes :
- Dérives : depuis le début, nos dérives sont trop petites pour le puits de dérive ; elles descendent, trop facilement et battent dans leur puits, notamment lorsque la mer est un peu formée. Le vacarme dans le bateau est pénible, les puits s’abîment probablement. Le chantier a lancé la production de nouvelles dérives que nous sommes censés recevoir après le neuvage.
- Dessalinisateur : il produit de l’eau… salée ! Dès les premiers jours, alors que l’eau embarquée au port s’épuisait et était remplacée par l’eau issue du dessalinisateur. J’ai effectué plusieurs tests pour avancer un diagnostic : au moins une des membranes (il y en a 3) est défectueuse et une seconde est un peu douteuse. J’ai bricolé une évacuation de l’eau produite par cette membrane ; la production était moindre, toujours pas vraiment buvable, mais au moins correcte pour une douche ou la cuisine.
- Gazinière : les deux feux s’allument, mais l’un d’eux ne tient pas allumé (le thermocouple est probablement défectueux).
- Repères de levage absents : sur un bateau, sur le franc-bord, sont en général présents de petites marques qui indiquent où il est possible de glisser des sangles pour lever le bateau (afin d’éviter de toucher la quille (sur un monocoque), les safrans, les hélices, etc. Le chantier a oublié de les poser.
- …et une poignée d’autres sujets mineurs.
Process ? or not…
Quelques jours avant notre retour, nous avions pris soin d’établir au chantier une liste complète des sujets à regarder.
Deux jours avant d’arriver, nous avions renouvelé, en indiquant notre date probable d’arrivée.
Nous sommes même arrivés avec un jour d’avance (voir le début de navigation de nuit et l’arrivée en pleine nuit à LGM).
Et pourtant, il aura fallu un peu plus d’une semaine pour tout régler. Si le chantier fait de beaux bateaux, aboutis, fonctionnels, … le service après-vente et surtout son organisation, ou l’effectif dédié, ne semble pas parfaitement au point.
Nous nous interdisons chaque jour de naviguer, avec l’espoir qu’un technicien viendra jeter un œil à tel ou tel sujet. Au final, il semble que si nous n’avions pas relancé 100 fois, tout ne serait pas réglé.
Tout vient à point à qui sait attendre
Mais cessons les gémissements : vendredi soir (une semaine après) tout est enfin prêt.
Samedi j’installe le « pilote de secours » : un pilote automatique totalement indépendant de l’électronique de bord, qui est prévu pour prendre le relais en cas de panne du pilote principal, de l’électronique de bord, etc. Sans faute, nous le testerons le lendemain : au poil !
Au revoir… pour de vrai !
Tout est réparé, corrigé.
Tous les derniers colis ont été reçus.
Les oracles de la météo annoncent un temps (trop) calme.
Nous partons vers le Sud. Pas directement vers les Baléares, plutôt vers l’Espagne, Cadaques ou Port Lligat.
Nous appareillons dimanche soir, vers 18h : un plein de gasoil et… ciao ! Là c’est le VRAI DEPART : nous quittons LGM, pour ne pas (jamais) y revenir.
Claudine (technico commerciale d’Outremer et coiffeuse à ses heures perdues), Matthieu (directeur commercial) nous font de chaleureux au revoir.
En sortant du port, Stéphane (responsable du S.A.V.) nous salue : il rentre d’une balade en mer à bord d’un « 4X ».
Nous garderons un excellent souvenir de tout le personnel rencontré, de leur gentillesse et de la sincérité de leur souhait de « bon voyage et bon vent » : ils sont nombreux à aimer sincèrement leur métier, leur entreprise, la cause qu’ils défendent en faisant ces bateaux.
Je souhaite qu’à leur tour ils croiront en la sincérité de nos remerciements !
Petite dédicace aussi à l’équipe du restaurant Le Poséidon (je recommande tout particulièrement l’aïoli de cabillaud) qui fut notre cantine pendant les quelques semaines que nous avons passées à La Grande-Motte. Promis nous gardons votre bouteille de champagne au frais et nous l’ouvrirons pour fêter la nouvelle année de l’autre côté de l’Atlantique, en pensant à vous!