Cap Vert : île de Sal
11/11 – Réveil au Cap Vert
[Eric]
Nous avons dormi comme jamais.
Au matin, on découvre le petit mouillage. Pas franchement beau : l’île est monotone et au premier plan il y a de grands réservoirs d’hydrocarbures.
« J-J » ou « T-J » ou « D-J » se présente avec sa barque. Nous indique une place convenable. Nous présente la gamme de ses services : nous sommes sur la défensive. Il est poli et part vaquer à ces occupations.
Je vais faire les formalités au poste de police à terre. Très rapide, très pro., 5€ pour tous les quatre. Rien d’autre à faire. J’en profite pour tirer de l’argent à la gare maritime (totalement vide, nous ne la verrons jamais fonctionner de tout notre séjour).
Deux belges passent en annexe pour nous annoncer qu’ils voyagent tous les deux en famille et qu’ils ont chacun deux petites filles, 5 et 6 ans pour l’un (sur Louise-Anna, un Nautitec 40), 4 et 6 pour l’autre (sur Maracuja, un Privilèges d’environ 40 pieds). Ils nous invitent à les rejoindre à l’occasion. Nos filles exultent!
A midi, nous débarquons tous à terre pour un déjeuner : il y a plusieurs petits restaurants, sommaires mais plutôt soignés. Pas de menu : y’a poulpe, poisson, poulet. C’est un régal. En plus, ici, y’a du rhum et de la bière… ben, la vraie vie des tropiques, non ?!
Au retour nous découvrons nos voisins belges affairés à redresser leur balcon… Une grande goélette à l’ancienne, baptisée Fidel, a rompu son amarre et est venue s’écraser sur leur bateau. Nous avons échappé de peu à la catastrophe car il n’y avait pas plus de 20m entre nous et Maracuja…
12/11 – Ainsi passa Fidel…
[Aurélie]
Après une deuxième nuit bien reposante, la matinée sera sportive…
Au petit-déjeuner, nous voyons passer 3 locaux sur un Lagoon 41 hors d’âge… l’un deux tient la barre, une deuxième crie des ordres à droite à gauche pendant qu’un troisième tient d’une main une amarre… relié à la fameuse goélette qui n’a pas de moteur.
Nos amis cap-verdiens avaient décidé de ramener la goélette, au mouillage, au milieu d’une vingtaine de bateaux, le tout avec 30 nœuds de vent, en la tirant avec une seule amarre derrière un catamaran… Ce qui devait arriver arriva: la goélette a commencer à dériver, emportée par le vent et à se rapprocher dangeureusement de Moutik. Sentant que ça se corsait, les passagers du Lagoon décident d’envoyer une seconde puis une troisième amarre à leurs potes restés sur goélette.
Sauf que les amarres ont elles aussi été emportées par le vent et n’ont pas atteint leur cible… elles ont donc fini dans l’eau avant de s’enrouler bien serré dans les hélices des deux moteurs du Lagoon qui se sont arrêtés net….
Voyant que ça partait en cacahouète, Eric saute dans notre annexe et, rejoint par le capitaine de Louise-Anna, à eux deux ils tentent de maintenir l’ère du Lagoon et de l’orienter pour éviter la catastrophe.
De mon côté, je me suis armée d’un pare-battage en vue d’une éventuelle collision que ne tarde pas à venir. Je vois la goélette qui dérive de plus en plus vite vers Moutik. J’amortis un premier puis un deuxième choc avec mon pare-battage. Au troisième choc que j’amortis à l’avant du bateau, la goélette écrase le pare-bat puis vrille en s’appuyant dessus, le pare-battage finit par glisser et Fidel dérape sur la pointe de l’étrave, écaillant le gel coat. Je hurle tout mon catalogue d’injures à l’équipage de demeurés mentaux que j’ai en face de moi, sans prendre la peine de les traduire.
Au final, plus de peur que de mal et nous sommes heureux de constater que la promesse a été tenue: l’étrave des coques est vraiment hyper solide.
Pour nous remettre de nos émotions nous passons directement du petit-déjeuner à l’apéro-pique-nique sur Moutik avec nos nouveaux amis belges.
13-14/11 – Espargos, Les salines
Les jours suivants nous explorons l’île de Sal. La « capitale », Espargos, n’a que peu d’intérêt.
En revanche, la visite des Salines est assez sympa. L’eau de mer s’est infiltrée au fond d’un cratère, créant une sorte de piscine naturelle ultra salée dans laquelle une dizaine de touristes flottent béats. Sur les berges, d’autres touristes se roulent dans des flaques de boue, hilares. L’ambiance est bon enfant et le lieu n’est pas bondé. Mais surtout le paysage est extraordinaire. Une grande étendue de cristaux blancs scintillent à la lumière du soleil. Entre cette plaine blanche et la roche sombre du cratère, une végétation rase aux couleurs éclatantes s’épanouit ajoutant au contraste saisissant.
Les filles tentent de se baigner dans l’eau salée… mais au bout d’une minute j’entends Léo qui hurle « ça pique la zézeeeeeeeeeettttttttttttte » en courant hors de l’eau, suivie de Brune qui se tient l’entrejambe en grimaçant. Direction la douche d’eau douce au pas de course! Elles seront vite rejoint par les 4 petites belges qui se plaignent à leur tour.
15/11 – Pouplier III, le retour
[Eric]
Pouplier III, le « bateau copain » des Magny rencontré à Rabat, puis retrouvé à Puerto Calero, s’annonce par SMS Iridium : ils arrivent. Les filles sont en surexcitation totale. Ils mettent la gomme… ils arriveront en fin d’après-midi.
« J », le placier, taxi-boat, laundry-boy, … de La Palmeira nous réserve une place pour eux à quelques mètres de Moutik.
Lorsque leur AIS pointe le nez, je commence à faire chauffer l’annexe.
Lorsque leur bout-dehors apparaît à l’horizon, je me lance à leur rencontre, les guide jusqu’à l’emplacement consacré.
Nous sommes contents, pour les filles, pour nous, pour l’apéro à venir…
16/11 – Le confort : point trop n’en faut
Cela fait bientôt une semaine que nous sommes à Sal, dans la baie de La Palmeira et soyons clairs : il n’y a pas grand chose à faire ici maintenant que la fatigue de la traversée est effacée.
Nous décidons de quitter le mouillage de La Palmeira pour un vrai mouillage (pas dans un port) où nous pourrons nager enfin !
Nos amis Belge de Louise-Anna (oui, on a pleins d’amis maintenant !) nous précèdent d’une heure.
Nous les rejoignons et dînons ensemble dans la baie de Murdeira.
17/11 – La houle arrive !
La météo annonce une très grosse houle du Nord-Nord-Ouest, réminiscence d’une tempête bien plus au Nord.
Notre mouillage ne sera pas protégé.
Nous filons rapidement vers Sao Nicolau : nous y serons ce soir et mouillerons de nuit.
2 commentaires
Gérard Fitoussi
Eh oui, le mouillage, y’a que ça de vrai en fin de compte ! Disons qu’on choisit un bateau hyper marin pour avoir le plaisir de sautiller (en fait, pour vous c’est plutôt des enjambées de sept lieues !) d’un mouillage à l’autre où se prélasser avec délices …
Merci les Moutik’s, continuez à profiter en toute sécurité !
Bises !
Agathe
Enfin, la voile comme, même moi, je pourrais l’aimer : mouillage, tiédeur, potes, apéro et sommeil réparateur! Good…. mais où en est la transat??!! Bizzzz