Grenadines couleur menthe à l’eau
Après un bref arrêt au Marin histoire de refaire quelques courses, nous quittons (enfin) la Martinique direction les Grenadines où nous allons retrouver nos amis de « Pouplier ».
Pour la première fois nous devons dire au-revoir pour de bon à une des familles avec qui nous avons sympathisé. Et pas le moindre des au-revoir puisque nous ne retrouverons l’équipage de LouiseAnne que dans 2 ans au plus tôt, une fois qu’ils auront bouclé leur (demi-) Tour du Monde. Ça nous fait bizarre… ce sont les filles qui auront le mot de la fin « Mais on le reverra en Belgique! et la Belgique tu sais maman ce n’est pas loin de la France donc ce sera facile.«
Ciao les amis, et… bon vent ! [Ah ce George Pernoud, inoubliable!]
La navigation est cette fois-ci beaucoup plus agréable. 15-20 noeuds de vent par 70°, une houle raisonnable. Moutik a des ailes ! Le soir nous mouillons dans la baie de La Souffrière au pied des Pitons à Sainte Lucie. Le mouillage est très beau mais toutes les bouées à l’aplomb de Petit Piton sont déja occupées. Nous étions encore à 2 miles du mouillage que des « boat boys » arrivaient déjà pour nous solliciter (« mooring ball ? lobster ? fresh fish ? …« ). Ces jeunes hommes parcourent la baie de long en large sur des barques motorisées pour tenter de capter le gogo étranger et ses $$. Eric avait déjà trouvé leur présence un peu pesante il y a dix ans lors de son dernier voyage aux Grenadines, donc nous étions prévenus. Celui-là (« John Junior ») nous explique que c’est lui le « Master of the Bay » (bien sûr…) et qu’on ne doit traiter avec personne d’autre (ben tient…). Ce sera notre argument pour le 2ème « boat boy » qui s’approchera. Argument semble-t-il efficace puisque celui-ci n’insistera pas.
Arrivés dans la baie, le « Master of the Bay » nous indique que toutes les bouées du Parc Naturel sont prises mais que nous avons de la chance, il lui reste une bouée à lui (cependant, ça semble vrai : c’est plein de bateaux ; et puis ici, les profondeurs, même près du bord, proscrivent l’utilisation de l’ancre). Adieu le calme du tombant des Pitons… nous nous retrouvons à 50m du rivage juste en face des restaurants qui bordent la baie. La nuit ne sera pas des plus calmes. Au final le « Master » nous prend 20€ pour la nuit, soit le tarif officiel du Parc Naturel et nous n’aurons pas à aligner de pourboire pour le sous-fifre qui a passé l’amarre dans la bouée. Tous nos amis passés par là on dû s’acquitter des 20€ pour le Parc plus un pourboire de 5 à 20€ pour le local qui leur a imposé de gérer les amarres… Nous avons donc été chanceux d’autant que la transaction s’est faite dans la plus grande cordialité, ce qui n’a pas été le cas pour nos amis.
Le lendemain matin, après la corvée d’école, on lève l’ancre direction Bequia, baie de Port Elizabeth, où nous retrouvons nos amis de Pouplier en début d’après-midi.
En arrivant nous les contactons par la VHF et leur fils nous indique que le reste de la famille est en route pour nous accueillir en annexe.
Voyant une annexe qui s’approche de nous Eric et les filles se mettent à faire des grands signes en criant « youhooooouuuuuuu!! »… sauf qu’il ne s’agissait pas du tout de l’équipage de Pouplier mais d’un photographe local qui, je pense, n’a jamais connu un tel accueil. Le voilà tout souriant, tournant autour du bateau pour le prendre sous tous les angles, tenant la barre d’une main et son téléobjectif de l’autre. Eric a tenté de lui faire des signes « bras-en-croix-non-non-merci-on-n’est-pas-intéressés », le type s’en est donné à cœur joie.
On rejoua la scène 5mn plus tard quand nous vîmes enfin l’annexe de Pouplier s’approcher de nous. Re-grands mouvements de bras, re-sauts en l’air et re « youhoooooooouuuuuu!! », mais réciproques cette fois.
Baignades, masque et tuba, Rhum Punch dans le nouveau QG des Pouplier : le « Ginger Bread », un charmant café caché sous un manguier aux feuilles d’un vert vif et luisant. Punaise, ça sent bon les vacances !!!
L’autre bonne surprise fut la présence de Maracuja, un bateau d’une famille belge rencontrée au Cap Vert.
Le lendemain au réveil, nous entendons un moteur hors bord qui approche… Eric passe une tête et j’entends
[Le Rasta] « Hello Maaaaan ! Look at your beautiful picture ! » [Eric tout gêné] « ah euh yes it’s beautiful but we don’t want a picture, thank you »
[Le Rasta dépité] « But if you don’t want a picture, why did you wave at me like crazy yesterday ?!!!«
S’en est suivi une mélopée d’excuses à voix douce qui ont fini par calmer le photographe. Il a fini par repartir avec son tirage d’une photo au demeurant magnifique.
Quelques heures plus tard nous quittons Bequia, en convoi avec Pouplier et Maracuja, direction les Tobago Cays.
Nous mouillons entre Petit Bateau et Baradal par 5m de profondeur dans une eau révélant tous les camaïeux de turquoise possibles. La mer est d’une telle transparence que par 5m de fond nous voyons chaque maillon de la chaîne d’ancre depuis le pont du bateau. Vite, nous enfilons nos maillots et nous partons en annexe jusqu’à une petite plage au cœur de l’aire protégée dédiée aux tortues. Il s’agit d’une zone de maximum 2m de fond avec un herbier qu’affectionnent particulièrement ces jolies bêtes. Nous flottons tous les 4 à la surface à la recherche de l’animal tant convoité. Et au bout de 5mn, voici la première tortue. Elle broute tranquillement au fond de l’eau. En tendant le bras nous pourrions la toucher. Nous sommes aux anges. Un peu plus loin, une deuxième tortue se régale. Nous la suivons un moment au rythme de ses allers-retours entre l’herbier et la surface. L’eau est tellement claire que l’on dirait qu’elle vole, portée par des mouvements de nageoires aussi élégants qu’efficaces. Quel bonheur de partager ces moments à quatre.
Nous passerons les 3 jours suivants entre observation des fonds marins avec masque et tuba, pique-niques sur la plage, apéros tournants sur les bateaux copains. A l’initiative d’un nouveau bateau ami « M&M’s » (Mathieu et Marion qui voyagent avec leurs 3 enfants), nous finirons même par faire un feu de camp/grillades sur la plage de Saline Bay sur l’île de Mayreau. 1 feu, 5 familles dont 14 enfants qui joueront dans le sable, lampes sur le front, jusqu’à 23h et dont 10 adultes qui feront honneur au fameux Punch Fruit de la passion du bien nommé équipage de Maracuja. Si il n’y avait pas l’école pour nous rappeler tous les matins à la réalité, nous pourrions sincèrement croire que nous sommes au Paradis. Nous décidons donc de prolonger cette étape dans les Tobago Cays. Nous repartons, toujours en flottille, mais de 4 bateaux cette fois, M&M’s nous emboîtant le pas. Prochain arrêt: Petit Tabac.
4 commentaires
Laurence de Lavallade
C’est si simple le bonheur ! 😉
Allez je vais faire un feu dans la rue avec quelques amis !
Gérard Fitoussi
Ahhh !..,. Je suis en lévitation… je m’y suis cru un instant (avant qu’un coup d’œil à travers la fenêtre me ramène brutalement à la réalité)
Trop bons vos posts ! Merci
Enjoy !!!!…..
Droalen Jacqueline
Encore un ou 2 bateaux et vous allez pouvoir embaucher un professeur pour une classe unique !
Moi qui aime tant le bleu je rêve de vos bleus turquoises et autres dégradés…
j’attends toujours une photos de tous ces enfants avec tuba et masque nageant derrière les poissons et tortues …
Bisous
Agathe
Suis dégoutée…. je ne ferai pas d’autre commentaire cette fois ….