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Réponses aux questions

Ça a marché ! Vous avez été nombreux à poser des questions. Alors, comme promis, voici des réponses sur tous les thèmes.

Les enfants

Et un enfant seul, ça marche aussi ?

Nos deux filles ont 6 et 7 ans (17 mois de différence). Je pense que ça n’est pas loin de la situation idéale (la scolarité en CP et CE1 est simple, elles jouent et s’occupent ensemble, …).

Mais ça n’est pas toujours le cas… nous avons rencontré bien des équipages, de 1 à 7 enfants, des petits et des grands, …

Plus il y en a, plus la scolarité est difficile à assurer (voir, ci-dessous, “l’école”). A quatre, nos amis de Pouplier s’arrachaient souvent les cheveux. Mais il y a des OVNIs : Sea You avait à bord 7 enfants (et 2 parents)… certes, à ce niveau, les grands aident les petits… mais quand même, dans l’espace réduit d’un mono-coque de 51 pieds… ‘faut assurer ! Bravo !!

Un seul enfant… c’est dur pour lui : oui, nous rencontrons des bateaux-copains et nos enfants se font alors de nouveaux amis… mais les bateaux-copains n’ont pas les mêmes routes éternellement. Nous avons passé pas mal de temps “seuls, tous les quatre”. Et là, le fils/la fille unique ne doit pas se régaler tous les jours.

La mer émerveille surtout les adultes. Les enfants ont besoin des autres… ou au moins d’un frère ou d’une soeur.

Et faire l’école, c’est comment ?

Oui, on l’a déjà dit : l’école, c’est très très très dur. Enfin, pour nous en tout cas… et semble-t-il pour un grand nombre de bateaux-copains.

Un parent n’est pas un enseignant. Ca n’est pas une question de niveau (je sais toujours écrire en script avec un stylo plume, je sais poser une addition, une soustraction, une multiplication, etc. C’est une question de statut : d’un côté les parents, de l’autre les enseignants. Et nous avions toujours eu beaucoup de respect pour les professeurs des écoles, mais là ça tourne à la dévotion… 30 élèves par classe… et même pas la possibilité de les menacer des pires supplices pour qu’ils travaillent?!!!! Vous avez dit vocation? Je dis sacerdoce!

C’est dur pourquoi ? Parce que le matin, après le petit déjeuner, lorsqu’on dit : “allez, une heure d’école !“, c’est le cycle habituel : comedia-del-arte (elles se roulent par terre, elles disent tout simplement “non“, …), explications (l’école, c’est obligatoire, c’est pour devenir quelqu’un, …), négociations (allez, si on y va vite, ça sera vite terminé, …), menaces (si tu ne bosses pas, tu n’iras pas voir les copains – menace à double tranchant car quand elles sont avec les copains, elles nous fichent la paix), perte de contrôle (mais b….. je te dis qu’on va faire cette p….. d’école !), crise de nerf ([elles] ouiiiiinnnnn, bouuuuuuhhh, …), engueulade ([elle ou lui]tu ne devrais pas t’énerver… [lui ou elle]et alors, toi, tu ferais comment, hein ?).

Avec tout ça on a perdu largement 30′ lorsque l’école commence enfin. Donc ça n’est pas terminé lorsque les premiers copains débarquent à la nage ou appellent sur la VHF. Et là… on est bon pour lever la séance

Parfois ça se passe bien. C’est comme une éclaircie au milieu de l’orage. Comme ça on entend le tonnerre gronder sur les bateaux à proximité et ça nous rappelle que c’est dur pour eux aussi.

Bon, rassurons nous : elles savent lire, écrire, compter. Et probablement au niveau requis. Mais à quel prix ? Pour combien de cheveux blancs supplémentaires ? Moyennant combien de litres de larmes ?

Alors soyez prévenus si vous deviez un jour nous suivre: c’est le point le plus pénible. Et si pour vous ça se passe super bien… c’est que vous mentez… ou alors ne nous le dites pas !

Que pense-t-on de ce rapprochement (huis-clos) parent-enfant d’une année ?

Hormis les difficultés liées à l’école, soit on se débrouille bien, soit nos filles sont adorables… ou alors c’est normal : cette année aura été délicieuse du point de vue de notre relation avec les enfants.

On les voit grandir, apprendre à nager, à plonger, on note les progrès dans les bases de l’apprentissage scolaire, les rudiments de l’anglais. On voit naître leur autonomie pour aller commander au restaurant, rejoindre un bateau-copain en paddle de l’autre côté du mouillage. Et on mesure leur courage lorsque la mer les rend malade, que les amis leur manquent. Et puis elles nous racontent des choses qu’elles n’avaient pas l’occasion de nous raconter lorsque nous étions dans notre rythme métro-boulot-dodo. Vous avez déjà réussi à obtenir une réponse à la question “qu’as-tu fait aujourd’hui? Ça s’est bien passé l’école?” Chez nous, inlassablement la réponse était “je ne me souviens plus”. Le temps de la parole pour les enfants n’est pas le même que le nôtre. Là pendant un an, nous étions à portée de bouche lorsque tout à coup, sans prévenir, elles ressentaient le besoin de nous confier quelque chose de leur vie, de leurs états d’âme ou de leurs réflexions sur la vie. Et ça nous a permis d’apprendre à mieux les connaître. Idem pourl’école. C’est globalement très pénible mais ça nous a permis de mieux comprendre leur rapport à l’autorité, à l’école, leur façon d’apprendre, etc…

Mais il est vrai que l’évolution la plus marquante est la façon dont elles ont gagné en autonomie.

Du coup, on a une crainte : qu’au retour elles ne veulent plus nous laisser les déposer à l’école…

Le bateau

On en voudrait un autre ?

Ce bateau (Outremer 45), on le trouve super. On est bien dedans. On l’a rêvé, choisi… il nous comble.

A taille équivalente, on changerait pour rien au monde vers un modèle concurrent : il ne serait pas plus confortable, il serait moins rapide, moins marin, moins solide, …

On pourrait vouloir plus grand… mais cette année aura confirmé au moins une de nos convictions : au-delà de 15 m (notre navire fait à peine moins), il y a rapidement un changement d’échelle : plus gros, plus lourd, plus tendu… plus technique.

Le chantier Outremer propose un Outremer 51 : le modèle est sensiblement plus spacieux (et cher…) : ce serait bien. Mais encore faudrait-il vérifier que nous sommes à l’aise pour manœuvrer une unité de cette taille, à deux, la nuit, par 40kts ou plus. Par certain !

Quand nous avons passé commande, nous trouvions que les rangements manquaient un peu, notamment pour les vêtements. A l’usage cette crainte s’est avérée infondée. Les rangements sont largement suffisants, à condition de bien les organiser, notamment en utilisant des boîtes de rangement (qui ont par ailleurs le mérite de circonscrire les mites alimentaires, charançons et autres nuisibles qui peuvent vite vous pourrir la vie à bord).

Un monocoque ? Nous n’incarnons pas la discussion de comptoir “cata vs mono”. Nous avons commencé à naviguer tous les deux sur des monocoques et nous nous sommes régalés. Mais pour ce projet, en famille, sous les tropiques, avec notre exigence de confort et avec nos moyens : le catamaran était la bonne réponse.

Il manque quoi sur le bateau ?

Un spi : nous avons fait l’économie (dérisoire) d’un spi et c’est dommage. En transat ou chaque fois qu’on se rapproche du vent arrière, on regrette terriblement de ne pas avoir de voile adaptée. On tente le “ciseau” (la voile d’avant d’un côté, la grand-voile de l’autre), mais c’est instable, le risque d’empannage non-contrôlé est fort, surtout si la mer bouge un peu. Notre cher Dédé, le code-D ne couvre que 60°-130° AWA.

Des bouteilles de plongée en aluminium : nous en avons deux en acier. C’est moins cher, mais ça pèse un âne mort, surtout quand il faut les ranger, les mettre dans l’annexe, les amener à remplir dans un club de plongée… En plus, 4 bouteilles au lieu de 2, ça aurait été probablement plus pratique pour enchaîner les plongées.

Un afficheur dans la cabine propriétaire : là aussi, c’est une économie dérisoire, ce serait rassurant lorsqu’on se repose et que l’autre veille ou lorsqu’on est à l’ancre et que ça piaule dehors. Même si on peut faire l’équivalent avec une tablette, encore faut-il la sortir de la veille, lancer l’application, … alors qu’avec un afficheur, on ouvre un œil, on constate que le vent demeure stable et on se rendort.

Un serveur plus rapide et de plus grande capacité : le serveur à bord est un simple disque-Wifi de qui offre un service DLNA (diffusion de musique et de vidéo) et d’une capacité de 2 To. Finalement, un serveur de type Synology (plus rapide, plus perfectionné) avec une capacité de 4 To serait plus adapté aux importants volumes de films, musique mais aussi des photos, vidéos que l’on stocke.

Bref… des détails !

Le parcours

Des regrets sur l’itinéraire ?

Oui, bien sûr. Et dans les deux sens : là où on est allé et on aurait pu s’abstenir ; là où on n’est pas allé et on le regrette.

L’Algérie : nous avons quitté la France plein Sud, vers l’Algérie où nous avons passé quelques semaines. Les algériens sont très accueillants, mais les côtes n’ont (plus) rien à offrir aux navigateurs, d’autant que les mouillages sont interdits et les ports inexistants ou peu adaptés à la plaisance. L’équation ne se résout qu’en s’accommodant de longues étapes et de séjours dans des ports de pêche crasseux. A refaire, plutôt que de longer l’Espagne (qui sur sa côte Est et Sud n’offre pas le plus beau des visages), nous aurions peut-être visé directement Ceuta, Melillia ou Tanger.

Le Sud-Maroc : peu expérimentés, nous avons préféré limiter les longues navigations (surtout avec 2 petites). Aussi afin de “couper en deux” le trajet Canaries – Cap Vert, nous sommes revenus vers l’extrême Sud du Maroc et Dakhla. Outre le mauvais temps qu’on y a rencontré, c’est une ville poisseuse et peu accueillante. On aurait bien dû faire Canaries – Cap Vert en une fois !

Trinidad : cette île est à l’extrême Sud de l’arc antillais, un peu à l’Est. Justement, c’est cet Est qui nous a fait hésiter : cela représentait environ 70 MN au près. Mais les échos qui nous sont parvenus nous font regretter ce choix : l’île est réputée à l’écart des routes cycloniques, la nature y est splendide et la population particulièrement attachante… une autre fois peut-être.

Sainte Lucie et La Dominique : à la descente, comme à la remontée, nous avons soigneusement évité ces îles (juste un mouillage sur bouée, pour la nuit en descendant). C’est dommage car, La Dominique en particulier, offre une nature splendide, verte, dense, humide… mais c’est la sagesse qui l’emporte : les deux îles ont mauvaise réputation et le démarchage agressif et permanent dont les navigateurs font l’objet n’incite guère à franchir le pas.

Saba : alors que nous étions à St. Kitts, puis à Statia, la petite île volcanique de Saba n’était plus qu’à quelques miles. Mais le mouillage y est réputé très rouleur : la perspective de quelques mauvaises nuits ou de devoir laisser Moutik seul à l’ancre, le temps d’un séjour à l’hôtel, nous a fait passer au large. Pourtant l’île est décrite comme de toute beauté, avec de jolies maisons bien peintes, toutes situées sur le haut plateau, au pied du volcan.

Los Roques : oui, je regrette d’avoir manqué ces îles de Robinson… mais notre décision a été sage : la situation au Venezuela était explosive et les conditions de vent ne nous auraient pas rendu la tâche facile pour revenir sur l’arc antillais.

La Rép. Dom., Haïti et Cuba : les grandes Antilles sont trop à l’Ouest pour ce voyage. De plus, la Rép. Dom. et Haïti concentrent toutes les attaques violentes de navigateurs dans les Caraïbes… et Cuba est résolument trop à l’Ouest. Donc nous n’avons pas de regret quant au choix.

La gentillesse des peuples des Caraïbes, mythe ou réalité ?

C’est vrai ! Hormis à Union et à St Kitts, dans l’ensemble nous n’avons pas fait de mauvaise rencontre, bien au contraire.

Cela est vrai ailleurs : en Algérie, au Maroc, au Cap Vert : pareil, mis à part quelques moments de stress avec des officiels, qui se produisent aussi aux Antilles (aux Îles Vierges Britanniques en particulier, ceux que nous avons rencontré étaient bien peu accueillants), les habitants, les commerçants, les chauffeurs, … sont détendus et souriants. On se fait prendre en stop, on se fait accompagner pour trouver un commerce, … et pourtant, la vie n’est pas toujours douce : dans bien des îles, l’argent ne coule pas à flot, la vie est chère, les cyclones remettent à plat les constructions déjà atteintes auparavant. Et avec ça, ils gardent le sourire : des leçons à prendre !

La plongée

La plongée, on fait comment ?

Mathieu, le commercial d’Outremer m’avait déconseillé d’installer un compresseur à bord : trop bruyant, trop dangereux (moteur thermique à essence, réservoir de super). Nous ne l’avons donc pas fait.

En outre, pour le prix d’un compresseur (2-4 K€ pour les modèles de base) et pour son poids (mini. 40 Kg) on achète quelques bouteilles de plongée supplémentaires.

Or partout où l’on peut plonger, il y a un établissement à proximité qui regonfle des bouteilles pour quelques € ou $… sauf à vouloir plonger en dehors des sentiers battus : mais là il faut être prêt à prendre le risque (certes faible) d’un accident loin de toute structure. Il faudrait alors au moins de l’oxygène médical, etc.

Mis à part cela, j’ai été formé à la plongée pour être autonome (je ne plonge pas seul, toujours à deux au moins) et Aurélie a passé un premier niveau PADI l’été d’avant notre départ. Je n’ai aucun diplôme avec moi (je ne sais même pas si je les ai encore), mais ça ne nous a pas empêché de plonger dans le cadre d’un club : la première plongée est souvent pour eux l’occasion de jauger les connaissances, l’aisance.

Pour les bouteilles, pareil, jusqu’il y a peu, nous portions les bouteilles dans une structure, ils les remplissaient et voilà. Mais en approchant des zones “américaines”, ils commencent à exiger des “VIC stickers” (Visual Inspection Certificate). Nos bouteilles sont neuves, donc jamais inspectées jusqu’à présent. J’ai donc bricolé un certificat d’inspection, tout à fait faux, pour passer les barrages. Oui, un faux… ça marche bien !

La plongée, c’est bien ?

Nous avons plongé seuls (ou avec des copains), par exemple en Guadeloupe, à Antigua, aux Îles Vierges et nous avons plongé dans le cadre de clubs, surtout lorsque c’est obligatoire, comme à Saint Eustache.

C’est top ! Les Caraïbes ont encore beaucoup à offrir en la matière. Et plonger depuis le voilier ou presque, c’est tout de même un must !

Maintenant, à chacun de peser le pour et le contre : on ne plonge pas non-plus tous les jours. On trimbale donc pas mal de matériels pour quelques occasions. Mais bon, avoir un équipement à bord est aussi un argument de sécurité : travaux sous la coque, ancre coincée, … sont autant de situations facilitées si l’on a le nécessaire.

Le quotidien

Le rythme des journées, c’est quoi ?

Il n’y a pas une journée type, mais plutôt deux : celles où la navigation occupe tout la journée ou presque et les autres.

Lorsqu’on navigue, nous ne faisons pas d’école (on ne peut pas les faire écrire si ça bouge, ni lire si ça leur donne envie de vomir…). Donc 1/ elles regardent un film (on a un serveur à bord avec… beaucoup… de films et dessins animés), 2/ un documentaire (genre “C’est pas sorcier”), 3/ encore un film, 4/ elles écoutent un audio-book, 5/ encore un, 6/ on fait quelques jeux de société, … Et le tout est rythmé par les repas, souvent vite préparés : le pire étant les nouilles chinoises lorsque ça bouge trop… mais elles en raffolent !?

Lorsqu’on ne bouge pas où qu’on navigue peu, c’est la routine.

On est sous les tropiques. Le soleil se lève donc vers 6h00. A 7h ou 7h30, Eric est debout, prépare le petit déjeuner qu’il installe dehors, dans le cockpit, à l’ombre. Idéalement, il le fait le plus silencieusement possible : comme ça, il peut avoir une demi-heure de paix, téléphone en main, lecture des emails (si nous avons du réseau et un abonnement), … éventuellement un petit bain dans l’eau tiède (27-29°C).

Le petit déjeuner cède la place à l’école… Si tout se passe bien, ça ne dure que 1 à 2 heures.

Puis on se baigne, on joue dans l’eau, on gonfle le paddle, le kayak, on enfile masques et tubas, …

Si on est bien où on est, les filles passeront le restant de la journée dans l’eau avec des copains/copines (et oui ! et même après 2 ou 3h à infuser, elles demeurent étanches, on se demande comment c’est possible).

Si on se lasse de l’endroit, c’est à ce moment (il est 10-11h) qu’on peut lever l’ancre et faire quelques heures de navigation (on déjeunera alors en route). On en profitera alors pour faire tourner le dessalinisateur et produire de l’eau douce.

Et sinon, c’est l’entretien du bateau. C’est un soucis permanent, non pas qu’il y ait toujours un truc à réparer, mais plutôt qu’il y a toujours des choses à vérifier : on gratte un peu la coque (pour retirer les mollusques et les algues), on fait le tour des manilles, poulies, ridoirs, bref tout ce qui peut prendre du jeu et risquer de casser, de raguer, etc. Parfois c’est plus conséquent : passiver les inox (les passer à l’acide puis au savon et rincer, pour supprimer la rouille, faire briller et protéger), changer des anodes, vidanger et réviser les moteurs, installer des pièces de rechange reçues. Il y a aussi le ménage. Vivre à 4 dans moins de 30m², en passant la moitié de la journée dans l’eau salée ou les pieds dans le sable, ça nécessite un coup de balais et de serpillière quotidien.

Enfin, quand l’endroit s’y prête, on part en excursion : en bus, en taxi, on loue une voiture… ou on fait des courses : nous avons toujours à bord pas loin d’un mois d’autonomie… mais, même si on peut faire du pain et des gâteaux, pour le reste il faut vite vouloir manger des pâtes et des boîtes… nous devons ravitailler en frais toutes les 2 semaines en général. Et ce n’est pas un sinécure… Il faut trouver le supermarché ou le marché, ensuite débusquer un moyen de transport pour nous y rendre et en revenir, ensuite rapporter les 6 ou 7 sacs de victuailles à bord. L’opération est relativement simple quand nous sommes à quai mais peu s’avérer acrobatique quand nous sommes au mouillage ( ce qui est souvent le cas). Ensuite vient le déballage… tous les suremballage restent dans l’annexe ou sur la plage arrière. En effet les petites bêtes sournoises (cafards, mites, charançon, voire souris) aiment se planquer dans les fonds de cartons ou entre les films plastique et les produits. On déballe, on annote (nom du produit et date de péremption, puis souvent on réemballe dans des boîtes étanches. En général l’opération courses nous prend la demi-journée, au bas mot. Y’a pas à dire, nous serons fêterons nos retrouvailles avec Monop’ et son livreur!

Le soir venu, si un (ou plusieurs) bateau(x)-copain(s) est (sont) là, c’est apéro (les grands d’un côté, les petits de l’autre), ti-punch et/ou bière, puis dîner et dodo ! Oui donc nager tous les jours, respirer le grand air, dormir tout son saoul c’est bon pour la santé… manger son poids en chips et boire son volume en rhum, un peu moins… il faut bien se trouver de bonne raison de rentrer en France!

Nous pensions avoir beaucoup de temps pour lire, dérouler la méthode Assimil du breton (et ouiii!!), rêvasser. Dans les faits, les temps morts qui nous permettent ce genre d’activité se font rares. C’est donc principalement pendant les navigations de nuit que l’on assouvit nos envies de lecture ou de films.

Vers 21h tout le monde est au lit. Contrairement à Paris, les filles s’endorment en 20 secondes chrono (merci les 4h de baignades quotidiennes et le bercement de la houle). Sensiblement plus tard, vers 0h, si nous rédigeons des billets de blog 😉

Se baigner tous les jours, ça n’est pas dur ?

[Eric] Non, bonne blague ! Ça lave à moindre frais, ça rend la peau douce et la cuisse ferme.

[Aurélie] Et la baignade n’est pas une. Elle offre de multiples visages. La baignade inopinée: quant à la faveur d’un virage à 180° sans préavis, Eric m’expédie hors de l’annexe; ou quand, dérapant lamentablement sur la plage arrière, Eric finit dans l’eau du Marin porté par son gilet auto-gonflant. La baignade improvisée: quand un seau finit à l’eau et que l’on prend à peine le temps d’ôter robe ou t-shirt pour plonger (spéciale dédicace à Marion de M&M’s qui plongea en t-shirt et culotte à l’assaut d’une gaffe récalcitrante, m’évitant ainsi de faire de même topless et en string…). La baignade technique: quand, telle Bo Derek sous son meilleur profil, je fends l’eau équipe de palmes, masque et tuba pour vérifier que l’ancre est bien plantée, ou qu’Eric, tel James Bond, fait un record d’apnée pour vérifier l’état du sail-drive. La baignade statique (aussi connue sous le nom de la baignade “juste encore une foooiiiiis!”: dont le seul objectif est de servir de piste d’atterrissage pour des petites qui font leurs premières tentatives de saut de la proue. La baignade sportive: quand il me prend l’envie aussi subite que courte de faire du sport et que je fais trois fois le tour du bateau en crawl, à bloc. La baignade urinaire: quand l’eau vient à manquer. La baignade d’agrément: la meilleure; juste profiter de l’apesanteur et de la fraîcheur (relative) qu’offre les eaux caribéennes… etc… convaincu(e/s)?

Suivons nous l’actualité en France ?

[Eric] Oui, un peu… par Internet, mais de façon très survolée. Le cœur n’y est pas, tout cela me parait bien loin (c’est un peu le but du voyage). Les gilets jaunes, probablement comme beaucoup, je n’y comprends rien et ça m’attriste, mais on se dit qu’on est plutôt bien où l’on est, là tout de suite !

[Aurélie] Oui, régulièrement. Même constat qu’Eric pour les sujets tels que les gilets jaunes. En revanche toutes les questions liées à la transition écologique m’intéressent plus que jamais. Je suis donc ça d’assez près. Ce voyage est pour moi une occasion de plus de réaliser les progrès que nous avons encore à faire en la matière. Les ports jonchés de bouteilles en plastique, sacs de chips et autres déchets. Les flaques de gasoil et de résidus chimiques dans les zones techniques des chantiers navals. Les fonds marins ratissés par les ancres des plaisanciers peu scrupuleux. L’absence de tri sélectif dans les marinas (hormis à LAnzarote et au Marin en Martinique). Les bateaux qui laissent tourner leurs moteurs et brûlent du diesel H24 même dans les baies les plus calmes et les plus préservées histoire d’avoir la clim dans les cabines et des glaçons dans le frigo (jusqu’à présent nous n’avons jamais eu trop chaud la nuit…). Bref le constat n’est pas brillant et ne fait qu’aiguiser ma conscience sur les sujets de préservation de l’environnement au sens large.

Au moment où nous écrivons cela, nous sommes dans une jolie baie, bien protégée, des Îles Vierges Britanniques, il y a quelques rares voiliers, bien tranquilles, à distance, un coucher de soleil à couper le souffle… de ceux dont on ne se lasse jamais : dans ces conditions, pas difficile de s’extraire du bruit du monde, c’est sûr !

Notre cerveau se ralentit ?

Non, on l’entraîne en utilisant un sextant tous les jours… on fait, de tête, des conversions de “nœuds” en “Km/h”, de “miles nautiques” en “Km”, de “fathoms” en “mètres”, etc… Et on révise nos tables de multiplication!

On sombre dans l’alcoolisme ?

Non, dans le rhum, le sucre et le citron ça neutralise l’alcool je crois, n’est-ce pas ? Donc pas de risque, ouf !

Vous nous manquez ?

Il y a un truc qu’on ne regrette pas, par dessus tout, c’est de n’avoir prévu aucun rendez-vous avec les amis ou la famille. On avait donc prévu que personne ne nous manquerait… bon, promis, on fera comme si on était content de tous vous revoir au retour !

Plus sérieusement, quand on voit la façon dont les “rendez-vous” ont impacté nos bateaux-copains, nous ne regrettons effectivement pas notre choix. Et si les rencontres avec de nouvelles personnes, les fameux bateaux-copains, comblent notre besoin de vie sociale, nous serons super contents de retrouver nos proches dès cet été.

A-t-on ajouté une dimension supplémentaire (humanitaire, …) à notre voyage ?

Non. On a essayé avec “Obs-En-Mer” (http://www.obsenmer.org/). Nous n’y contribuons finalement pas bien souvent, parce qu’on n’est pas des “blogueurs dans l’âme” : nous devrions, dès qu’on observe un animal, aussitôt sauter sur l’appareil photo, prendre un cliché, noter les coordonnées, puis reporter cela sur le site ou l’appli. ad-hoc. Mais on est contemplatifs, on regarde, on en parle et quand on y pense, c’est trop tard !

[Eric] Quant au côté humanitaire… c’est presque philosophique. J’estime que le travail est mieux fait par les spécialistes. J’ai peur que ceux qui visitent des écoles, apportent des crayons, aident à reconstruire un établissement ou à nettoyer les gravats post-Irma, ne font guère que pratiquer une cure de déculpabilisation. Des crayons, on en trouve et ça n’est pas la denrée la plus chère, des bras il y en a et ils savent poser des briques. Sauf à être dentiste (par ex.) et aller proposer gratuitement ses services dans les îles ou territoires qui n’y ont pas accès, je ne pense pas que cette dimension soit cruciale.

[Aurélie] Pour moi ce n’était pas l’objet du voyage et les différentes expériences dont on nous avait parlé ne m’ont pas du tout convaincues (Voiles sans frontière par ex) car en générale elles sont très circonscrites dans le temps et les effets plus que limités. Accessoirement quand je vois notre quotidien et le temps que nos trajets ont pris, c’est vraiment sans regret. Nous avons également croisé des jeunes qui ont lancé un projet de sensibilisation aux enjeux environnementaux et d’ouverture sur le monde en lien avec des écoles françaises. Ils sont super contents de leur expérience mais reconnaissent que c’est quasiment un job à plein temps, incompatible avec une vie de famille.

Ce sont vraiment des vacances ?

Si je dis “non”, j’en vois qui vont hurler ! Alors nuançons un peu.

Côté fatigue/repos : [Eric]il n’y a pas souvent de stress, pas celui de la vie de citadin en tout cas. Par contre, il peut y avoir de la fatigue : plusieurs jours à faire des quarts à deux, pour découvrir chaque matin, dès 7h, deux bouches affamés qui demandent “qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui” [on navigue !]… ça fatigue et il faut quelques jours pour s’en remettre. Mais heureusement, depuis que la seconde moitié du voyage est entamée, aux Caraïbes, ces longues navigations sont derrières nous, le mauvais temps aussi, et on peut dire qu’on est détendus et reposés. Il demeure que nous dormons du “sommeil du capitaine” : toujours une oreille pour un bruit ou un mouvement suspect la nuit ; on se lève au moins une fois par nuit, presque quotidiennement, pour un tour d’horizon du mouillage, pour fermer les écoutilles lorsque la pluie arrive, etc.

[Aurélie]: Quel kif de pouvoir se réveiller tous les matins juste parce que mon corps me dit qu’il a fini de récupérer et non parce qu’une alarme me hurle qu’il faut vite vite se lever pour entamer le décompte de la To-do-list du jour. Quasiment 365 réveils en douceur, petit déjeuner dans le calme. Et si cela implique de faire l’école en chemise de nuit, so be it!!! Les coups de stress existe, il ne faut pas être naïf. Mais c’est un stress plus vif, qui court à la surface de la peau. Pas le stress lancinant et incidieux qui vous bouffe de l’intérieur comme on peut souvent le ressentir dans notre quotidien d’actifs parisiens. Donc oui cette année aura été l’occasion de mettre nos nerfs au repos et ça fait un bien fou.

Côté temps disponible : [Eric] un constat s’impose, seuls les retraités (sans enfants à bord) peuvent engloutir des livres. Moi, les livres au lit… ça m’endort… et dans la journée soit je fais avancer le bateau, soit je me mouille avec les filles, soit je rédige le blog ;-).

[Aurélie] étant couche-tard, je profite d’être au lit à 21h pour engloutir les pages. Mais je suis d’accord avec Eric, le rapport au temps est différent: on ne court pas à longueur de journée comme à Paris, mais pour autant le temps-libre se faire rare. Autre question que l’on nous pose souvent: “mais pourquoi n’avez-vous pas visité plus de choses sur cette île?” “Comment ça vous n’avez pas fait telle ou telle visite?” Ça peut effectivement surprendre mais dans les fait, nous ne sommes pas en vacances. Nous vivons un quotidien sans travail en bateau, mais il s’agit bien d’un quotidien. Donc nous devons faire face au lot de tâches quotidiennes déjà décrites et parfois nous n’avons tout simplement pas envie de nous balader et de courir de visite en visite. Je comprends aujourd’hui beaucoup mieux les retraités qui me disent qu’ils n’ont jamais le temps de rien.

Côté administratif : Nous gérons notre vie d’avant par Internet. Le frère d’Aurélie numérise les documents importants, nous les dépose sur un “drive” et nous répondons, nous faisons des emails, nous imprimons (l’imprimante… riche idée d’Eric qui s’est avérée fort utile), on signe, on numérise, on appelle. C’est comme à la maison, il faut vraiment se tirer dessus pour s’y mettre, mais on est content du travail accompli.

[Eric] En outre… je travaille à distance. C’était un engagement pris avec mon associé. Mais pas toute la journée, bien sûr. Mais je ne compte plus les emails, les conversations téléphoniques, les développements informatiques, les échanges de documents et de tableurs, etc. C’est aussi pour ça que je n’ai pas épongé toute la littérature du moment.

Côté santé : [Eric] on n’est jamais malade… mais on se blesse ! Oui, en bateau, on n’est plus malade : plus de rhume, plus de crève. Par contre, un gros bateau réserve tôt ou tard un pépin plus ou moins grave : Aurélie m’a recousu (à la colle biologique) un coude salement entaillé, on s’est tous explosé un orteil quelque part, les filles passent leur temps à sauter, remonter, plonger, se pousser, … donc tôt ou tard y’a des bobos : pas plus qu’au jardin public ! [Aurélie] et, halleluia: pas de poux!!!!

Le retour, ça va être comment ?

[Eric] Aucune idée ! Mais j’ai quelques petites idées sur ce qui peut avoir changé. A commencer par notre quotidien parisien. J’ai peur d’avoir bien besoin de nature et d’espace. Le luxe c’est bon, le luxe c’est l’espace et en bateau (mise à part à l’intérieur) il y en a de l’espace ! Je ne dis pas qu’à peine mis le pied sur le territoire français, nous allons déménager à la campagne, à Nantes, à La Rochelle, … mais on va peut-être y penser.

On a également appris à se satisfaire de ce qu’on a. Ici, point de frigo géant. Le matin, s’il n’y a plus de pain, on en en fait et si c’est trop long, ce seront des crêpes. On a bien quelques jouets… mais les meilleurs moments sont ceux où l’on improvise, sur une plage, avec du sable, des branches, etc.

On est devenu très organisé (pas vraiment les petites… malheureusement) : même si le bateau est grand, notre espace est tout de même moindre qu’à la maison : on range !

Dans l’immédiat, on va retourner travailler, on racontera nos histoires la première semaine… et le quotidien nous rattrapera… j’espère qu’il n’effacera pas tout !

[Aurélie] De mon côté le constat est le même et tant mieux car on a vu plusieurs couples flirter avec la séparation au retour. En effet, les attentes des uns et des autres ont évolué de façon très différente pour l’un et l’autre et ces couples ont eu beaucoup de mal à réintégrer leur “vie d’avant”. Donc moi non plus je ne sais absolument pas de quoi demain sera fait… Je sais ce qui va me manquer: l’air, l’eau, l’horizon, l’espace, le temps lent, une certaine spontanéité, les rencontres, les siestes, une autre qualité de relation avec mes enfants. Je sais ce que je serai ravie de retrouver: la proximité de mes proches (vous avez dit pléonasme?), ma relation platonique hebdomadaire avec mon livreur Monop, l’offre culturelle parisienne (je tente déjà de trouver des solutions pour être sûre de ne pas rater la saison 2019), une stimulation intellectuelle via un boulot qui m’intéresse (reste à trouver ledit job de rêve…), l’école Notre Dame St Roch! En tout cas, j’ai le sentiment que le champ des possibles est immense, alors qu’avant de partir j’avais plutôt l’impression d’être dans un cul-de-sac (vous avez dit crise de la quarantaine?).

Et après ?

Une île déserte ? Je peux en parler, parce que j’adore les [courtes] escales dans les îles reculées, inhabitées. J’apprécie cette sensation d’être un court instant un découvreur, de poser le pied sur une plage où il n’y a que des traces d’oiseaux, de survivre dans un milieu qui effraient tant d’autres. Mais plus que tout, j’apprécie les apéros, les discussions, les retrouvailles avec les bateaux-copains. Donc, si je recommande la lecture de l’incroyable récit de Tom Neale, An Island For Oneself, n’ayez crainte, il est plus qu’improbable que je me lance dans une telle aventure (il en est mort, plutôt misérablement d’ailleurs).

Repartir ? C’est compliqué. D’un côté, cette année est pour le moins conforme à nos attentes et à ce titre, il n’y a pas de raison de ne pas reproduire. Par contre, nous avons appris qu’il y avait des côtés obscurs : faire l’école aux enfants n’est pas un pur plaisir, les longues navigations, si elles laissent pensifs certains, ne nous laissent pas les meilleurs souvenirs (peut-être aussi parce que nous avons la responsabilité de nos filles). Mais ce projet qui nous semblait si complexe, nous apparaît maintenant tellement simple à mettre en oeuvre… qu’il est possible et probable que tôt ou tard nous reproduisions…

Qu’a-t-on appris sur nous ?

[Eric] Je ne sais pas, je n’écoute pas dans ces moments là !

[Aurélie] Moi je suis plutôt à l’écoute dans ces moments-là (voire trop aux yeux de mon homme). Quand on n’est jamais vraiment sorti de sa zone de confort, il est toujours facile de dire “chui cap” ou “chui pas cap”. Désormais, je sais que je suis cap et même que j’y trouve une réelle satisfaction. Ça m’a redonné confiance pour la suite, notamment pour amorcer un virage professionnel. Ensuite, j’ai découvert à quel point le fait d’avoir des enfants influe sur notre façon de voir la vie. Moi qui ne connaissait pas l’angoisse, je découvre ce sentiment depuis la naissance des filles. Je m’en étais évidemment rendue compte à Paris, mais en bateau cette évidence s’impose puissance 10! Pour autant, cela me montre aussi que je peux réussir à vivre avec ce sentiment, voire à le dépasser la plupart du temps. Et surtout j’ai appris à leur faire beaucoup plus confiance. Elles ont tellement gagné en maturité et en autonomie, c’est impressionnant. Et elles sont fondamentalement raisonnables. La première fois que je les ai entendu me dire “mais fais nous confiance maman”, j’étais sur le Q… mais elles avaient tellement raison que je n’ai pu que m’incliner et prendre une jolie leçon d’humilité. Cette expérience m’a aussi confirmé qu’Eric et moi avions le même socle de valeurs et que nous étions très complémentaires (cf sa réponse à la question et la mienne! :-)). Ce n’est pas totalement une révélation évidemment, mais mettre un couple à l’épreuve de ce genre d’expérience n’est pas anodin. Nous avons entre autres appris à plus et mieux communiquer. Et nous avons appris que nous pouvions continuer à progresser dans ce sens!

Je vais pouvoir me passer de Moutik ?

[Eric] Je n’aime pas les voitures et les bricoler… donc à défaut d’un bateau, il me faudra désormais une maison pour m’occuper ?

[Aurélie] A part Les Pierrots (notre appartement familial historique à Carnac], je ne suis pas très attachée au lieu où je vis. Je n’aurai aucun problème à quitter Moutik. Je m’y sens particulièrement bien, c’est vraiment ma maison, mon nid aujourd’hui, mais je n’ai aucun doute que le prochain, quel qu’il soit, sera aussi accueillant.

Le blog

On en fera un livre ?

[Eric] C’est une blague, hein ? Parce que j’aime bien raconter nos aventures, je m’efforce de rendre ça passionnant… mais moi qui ait eu 4/20 au bac français [à l’oral, certes]… je ne vais pas faire un livre tout de même !

[Aurélie] Alors moi j’ai eu 18/20 au bac de français (eh oui, je ne peux pas être nulle en informatique et en français) mais la pudeur m’interdit de publier quoique ce soit au-delà d’un cercle très restreint…

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7 commentaires

  • Gérard Fitoussi

    Merci, tout d’abord, d’avoir pris tout ce temps pour rédiger ce billet et tous ceux qui l’ont précédé. Ensuite, une réflexion: lorsque l’appel de la nature se fait sentir on peut facilement concilier changement de cadre de vie et maintient des contraintes professionnelles. De retour d’un séjour extrêmement bucolique l’an dernier (mais pas marin !) j’ai décidé de changer de cadre. Ça ne se fait pas en un jour mais je suis à la veille de déménager de mon Saint Germain de Prés que j’adore pour m’installer dans une campagne magnifique qui certes rajoutera un peu de temps à mes trajets quotidiens mais m’offrira le plaisir d’un cadre vert, boisé et de la forêt à ma porte. (Vous y êtes conviés d’ailleurs dès votre retour !) C’est facile et ça change TOUT !
    Vous pourriez rétorquer que les filles nécessitent une proximité scolaire mais dans la région parisienne on n’est jamais loin d’une école et ensuite, lorsqu’elles seront plus grandes, elles seront également plus autonomes.
    Enfin, si vous n’êtes pas partants pour LE Livre alors j’en prends acte et ne vous en reparlerai plus !
    A présent, profitez encore à fond du temps qu’il vous reste à vivre dans cette parenthèse tellement fantastique vue d’ici où pourtant le printemps nous fait ses cadeaux de lumière.

  • agathe

    Ca donne envie ++++ mais c’est triste, ça sent la fin du voyage !! Face à mon ordi, les pieds installés sur le reposoir grisâtre (parce que j’ai mal partout) commandé chez notre prestataire en fournitures de bureau, le ciel parisien à ma gauche, qui fort heureusement aujourd’hui est bleu, je rêve d’une retraite (à 62, 65, 67 ans? Sujet d’actualité , faut s’y remettre les cocos) qui me permette de n’avoir surtout pas le temps de tout faire…. Je sors comme d’hab. ma petite rengaine vengeresse toujours prête, surtout pour Eric : lot de consolation, les vacances de Pâque approchent et j’ai réservé hier nos billets pour Val d’Isère – grands espaces et bains glacés…. et en plus il neige! Juju reste frustré de n’avoir pas épousé le frère autrement plus utile pour des virées en profonde….. il se contentera de la sœur qui a moins de poils et les pieds (sur le reposoir toujours) plus petits…. Et puis c’est sûr, s’il avait épousé le frère il serait en bateau à picoler des ti punch et des bières, et pour ça, il risque de rêver encore longtemps car moi, chui pas cap, ou plus exactement, j’ai pas encore trouver le truc de kiff suffisant pour quitter ma vie d’aujourd’hui…. D’ailleurs, je l’entends qui m’appelle: amiante, burnout, silos explosifs, laits frelatés, et tutti quanti frappent à ma porte de bureau, je plonge donc dans mon quotidien exaltant et, quoi qu’on puisse en penser, non dénué de charmes, de défis et de bonheur ! Biz – on sera aussi bien content de vous retrouver aussi les chiens galeux sans poux !

  • Ktou

    Un peu tristounet, certes, mais bilan positif en somme, et c’est l’essentiel.
    Nous ne vous avons pas manqué, et ça ne nous étonne pas, car on sert essentiellement à vous débarrasser un peu de votre progéniture.
    Et même, heureusement: vient de sortir “Tanguy, le retour”, Dieu merci, nous ne risquons rien!

    Et vous, nous avez vous manqué?
    Au début, je me suis inquiété pour “mon petit”, qui ne partait pas en très bonne forme (dents, poumons, peau, plus tout ce que j’ignore). Pour “les 3 autres”, j’étais confiante: les bretonnes, c’est finalement du granit, ça peut juste subir un peu d’érosion, mais ça tient bien (et pas seulement la barre).
    Les petites, ben en fait elles ont beau être du genre gentil, les quelques 4 ou 5 jours d’école que j’ai dû assurer début décembre m’ont convaincu qu’elles étaient super bien sur leur bateau.
    Et puis quand on est des retraités qui n’ont le temps de rien faire, deux petites-filles, c’est finalement mieux que quatre… Et pourtant, ce qu’on sera contents de les découvrir avec leurs qualités nouvelles!
    Mine de rien, cela aura été pour nous aussi une expérience intéressante, et bien moins stressante qu’on ne le redoutait. Alors, à bientôt!

  • Mapie (POM III)

    Me voila côté hollandais chez mon garagiste en attente de ma voiture….J’ai eu la riche idée de prendre mon ordinateur car j’avais reçu un mail….Moutik a publié un nouvel article !
    Alors je m’empresse de lire votre blog avec gourmandise….J’adore vous lire les amis🤗Humour et bonne humeur sont toujours au rdv sur votre blog
    Et puis surtout vous avez été pour nous une très belle rencontre
    J’aurai adoré que Pom III et Moutik naviguent côte à côte mais la baie de Colombier un 1° janvier 2019 en en décidé autrement….Cela ne nous a pas empêché de fêter Noël ensemble et de se retrouver autour d’un cocktail à Karibuni Pinel en mars….L’amitié est là et bien là entre nos deux familles et nos enfants❤️
    Alors bravo Moutik pour votre blog pour votre voyage et pour notre belle amitié
    A très vite les amis sur POM III (ça c’est sur) ou en Camargue….
    Les Platounet💞

  • Lilian

    Merci à tous les deux pour ces informations éclairées (et passionnantes) car il n’est pas si simple de comprendre ce qu’implique réellement ce type d’aventure en famille et savoir si finalement ça peut fonctionner et ne pas tourner en bad trip…
    Finalement on pourrait se demander quel est le pourcentage de familles pour qui ça fonctionne vraiment et celles pour qui ça engendre une situation critique ?
    J’ai le sentiments à lire quelques récits et suivre quelques (rares) blogs comme le votre que la catégorie des voyages réussis n’est pas forcement en tête.
    Difficile donc d’estimer si ça peut fonctionner pour soi même (comprendre sa propre famille) même si on intègre les différents conseils (bateau, équipements, escales…), qu’on se prépare au mieux ?
    Quoi qu’il en soit on va continuer à voyager à travers vos belles publications 😉
    Portez vous bien !

    • Eric

      L’essentiel : partager le même projet au départ et mettre de côté les ambitions qui ne sont pas partagées… à ce prix tout se passe bien.

  • kino

    Ravie d’entendre ,oh! pardon de lire, ( n’en demandons pas trop ;o)) ) les réponses d’Eric , les commentaires d’Aurélie mais pas très surprise par les états d’âme de la famille “Moutik” car je les avais bien ressentis lors de mon séjour à bord, eh! oui …et je mesure la chance, le privilège que j’ai eus ! Plus que le voyage en lui-même c’est bien leur mode de vie, leurs ressentis que je souhaitais découvrir et ils m’ont laissé gentiment les partager ( l’école comprise aïe aïe).
    Mais je vois que l’analyse s’affine, les priorités pour le futur se dessinent … et les petites grandissent ,s’affirment ,et s’émancipent ( leur autonomie domptera-t-elle le stress maternel ;o) ?) La seconde partie du voyage est cependant différente , elle se vit plus pleinement me semble-t-il.
    Merci pour vos articles toujours vivants et ne manquant pas d’humour .
    Et j’ai tout de même hâte de vous retrouver ;o)

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