Les navigations

USVIs

Nous quittons “JVD” et nous filons vers Saint John, la plus proche des Îles Vierges US : c’est plutôt joli, sauvage, belles plages. L’île est à peine plus haute qu’aux BVIs, mais la nature semble plus verte et surtout c’est bien moins construit. Ne pas s’y tromper : c’est Saint John… mais Saint Thomas n’est pas comme ça, on l’a déjà vu !

On va à l’extrême Ouest de l’île, vers Cruz Bay, la “grande ville” (!), où l’on peut se présenter à la douane et à l’immigration. On y mouille dans à peine 1m50 d’eau : on patiente un peu, le bateau danse à gauche et à droite, mais il ne touche pas le fond ; on peut y aller !

Comme d’habitude, j’y vais seul, car la règle est que seul le capitaine a le droit de débarquer tant que la situation du bateau et de l’équipage n’est pas régularisée.

L’île a souffert d’Irma et/ou de Maria. Les locaux n’ont pas encore été retapés, alors les fonctionnaires occupe un petit “algeco” devant le quai.

Je pousse la porte et la fonctionnaire m’accueille un peu sèchement en m’expliquant que TOUT L’EQUIPAGE doit se présenter… retour au bateau… retour à l’algeco, à 4 cette fois-ci.

L’accueil est encore plus rude cette fois : quelques personnes sont déjà devant le guichet, du coup les préposés m’expédient dehors par une injonction efficace, sans même lever les yeux.

Quel est le problème : le douanier de JVD, puis maintenant les fonctionnaires (américains) des USVI ! J’ai une sale tête ce matin ou quoi ?

Notre tour arrive, et finalement la douanière devient adorable : les filles (“so cute”) ont aidé à briser la glace. Ici c’est la CBP (Custom & Border Protection). Comme en France, c’est un guichet unique… c’est plutôt efficace… sauf que là y’a une panne de système informatique ;-). Alors que nos passoports sont déjà en règle, nous allons y passer pas loin d’une heure. Avec la clim en mode turbo, la pièce d’à peine 15m² ressemble à s’y méprendre à une chambre froide de supermarché… les filles laissent ostensiblement paraître leur ennui pendant qu’Aurélie et moi-même tentons de garder le sourire soumis de circonstance.

Petite déconvenue en retournant au quai pour prendre l’annexe : il faut s’acquitter des frais d’amarrage… “How long is your dinghy? 10 feet? well 10 feet, 10 $” !!! La prochaine fois, on viendra à la nage.

On quitte Cruz Bay, petite ville tranquille, qui n’a cependant guère d’intérêt et on repart vers le Nord et les belles plages que nous avions vues en arrivant. On entre dans la première anse : Caneel Bay. Le mouillage s’effectue exclusivement sur des bouées installées par le Parc Marin (pour préserver les fonds, les algues qu’affectionnent les tortues, etc.). Mais ça n’est pas gratuit ; le système est original : au milieu des bouées, on trouve un tout petit ponton flottant, équipé d’un boîte à lettre et d’une valisette étanche, soigneusement fermée. Dans la valisette il y a des formulaires : on écrit le nom de son bateau, la date du jour et on accompagne de 20 $ en espèces, ou bien on écrit son numéro de carte bancaire ! Et on conserve un talon comme preuve. Le tout est cacheté et lâché dans la boîte à lettre. Y’a pas à dire, on vient de passer dans un autre pays !

Nous terminons la journée sur la plage, je creuse un château, les filles barbotent.

On croise une Canadienne (anglophone) qui justement était à la douane de Jost Van Dyke et qui est encore soufflée de l’épisode de ce matin.

Le lendemain, second mouillage un peu plus haut, à Maho Bay. Très belle plage là aussi. Au passage, on constate les dégâts des récents ouragans : maisons ou résidences de vacances sans toit, abandonnées, …

Les mouillages sont beaux, mais à part ça, les USVI n’ont guère à offrir. Et puis il y a pas mal de bateaux : les américains sont ici chez eux ; ils aiment bien. On décide de poursuivre vers l’Ouest. On change donc d’île : Saint Thomas.

Là, on va à Redhook, la seconde ville de l’île, où l’on peut faire la clearance de sortie, ce qui nous évite la douleur de repasser à l’horrible Charlotte Amalie.

Clearance faite (et burger avalé) nous avons 24h pour quitter les USVIs, on va donc mouiller à Saint James Bay, une grande baie, très peuplée (beurk) sur un îlot au sud-est de Saint Thomas. On repère le bateau pizza, miaamm… mais à 18h, lorsqu’on se dit qu’on va aller s’en chercher une paire… le service est terminé ! Les américains dînent avec les poules !!!

Le lendemain matin, on lève le camp et on file vers l’Ouest : il y a 25 MN environ jusqu’à Culebra la première île au large de Porto Rico.

Olé ! On peaufine notre espagnol !

[Petit Pays] “Petit pays, je t’aime beaucoup…”. Ces paroles de Cesaria Evora, vous les avez sans doute déjà entendues. Mais réalisez-vous vraiment ce qu’elles ont dans le cœur ? Peut-être le sentons-nous un peu plus aujourd’hui. Pas uniquement parce que nous avons traversé les Îles du Cap Vert et y avons goûté : aussi parce que nous en avons visité des petits pays. Des confettis sur l’Océan. Des minis-îles-états, presque insignifiantes… mais pour ceux qui y vivent, ces pays ont un sens. Et pour le navigateur, chacun de ces territoires est un havre. Dans la plupart de ces petits bouts de terre (hormis les îles vierges qui ont été totalement phagocytées par la non-culture américaine) nous avons trouvé une saveur différente. Un zest de passé colonial, souvent une vraie culture, chaque fois un peu différente. Nous en garderons sans doute longtemps les parfums.

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3 commentaires

  • Kino

    peu de photos ;o(
    pas d’exploit des filles, ni aucune manœuvre extraordinaire des parents … on aurait aimé voir le château de sable ou les tortues… pas grand chose à voir en effet sur ces îles si ce n’est les eaux translucides et le sable blanc…
    Dommage qu’ on ne puisse photographier la tête des fonctionnaires locaux, cela aurait fait une magnifique galerie de portraits pour rire ou pour pleurer.
    Bisous aux “Moutik”

  • Gérard Fitoussi

    Je crains que le concept de “fonctionnaire” dans les “petits pays” soit parfois synonyme d’abus de pouvoir. De plus, lorsque la jalousie vis à vis de ces touristes qui ont des moyens disproportionnés aux leurs instille son venin, ça décuple leur capacité de nuisance. Heureusement qu’il y a les filles pour les ramener à plus d’humanité !

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