La technique

Le bateau – 4 – L’électronique

Un bateau moderne est bardé d’électronique.

C’est lié à la navigation, la sécurité, le souhait de demeurer raisonnablement connecté à l’Internet.

La navigation

Les capteurs

Différents organes captent les paramètres de navigation :

  • sous la coque : un sondeur pour la profondeur, un lock pour la vitesse de déplacement dans l’eau, un thermomètre pour la température de celle-ci.
  • une antenne GPS pour capter les signaux émis par les constellations de satellite et les transformer en une position latitude/longitude. Par différentiel, les informations du GPS donnent également le cap géographique (et non magnétique) et la vitesse de déplacement par rapport à la terre (et non l’eau).
  • une compas magnétique de précision qui donne en permanence l’orientation du navire par rapport au nord magnétique.
  • En tête de mât, une girouette et un anémomètre qui donnent l’orientation et la vitesse du vent.

Petite mise au point : le GPS est un équipement “passif”. Dans un bateau (mais dans un téléphone également) le GPS est uniquement un récepteur. Il permet à son utilisateur de savoir où il se trouve, avec une grande précision… mais PERSONNE, ni même les gens qui opèrent les constellations de satellite GPS, ne savent qui reçoit et où il se trouve.

Sur un téléphone, si l’utilisation du GPS permet de vous localiser… c’est parce que le téléphone retransmet les informations du GPS à travers le réseau de l’opérateur puis d’Internet.

Dans un bateau, l’utilisation du GPS permet au capitaine de savoir où il est… mais nullement aux autres de savoir où se trouve le bateau.

Les afficheurs

Tout cela circule sur un bus informatique afin d’être affiché (il y a plusieurs afficheurs à l’intérieur ou à l’extérieur) et d’être utilisé par d’autres organes (ex. le pilote automatique).

L’afficheur le plus complet est un écran d’ordinateur, affichant les cartes marines, les informations remontées de la radio (AIS), du radar, de tous les capteurs, … et permet même de piloter la HIFI du bord.

Le pilote automatique

Le pilote automatique est un organe crucial, car barrer 5 minutes, ça va, 1 heure, ça commence à tirer, mais une journée entière (et pire, une nuit complète) c’est pratiquement impossible.

Le pilote est donc un appareil mécanique qui tient la barre à la place du barreur et qui suit une consigne qu’on lui donne : “suivre un cap X”, “demeurer à X degrés du vent” par exemple.

Accessoirement, le pilote est bien plus efficace qu’un humain, il ne se fatigue pas (enfin j’espère… mais y’en a un de secours). En presque toutes les circonstances, il est plus efficace que son créateur.

La sécurité

Les appareils de communication (VHF, téléphonie) sont des maillons de la chaîne de sécurité (voir plus bas).

L’AIS

L’AIS est un émetteur/récepteur numérique, sur des fréquences de la bande VHF. Il permet à chaque navire équipé de diffuser régulièrement des informations clés (son nom, sa position, sa vitesse, son cap, sa taille, son mode de propulsion, …). Il permet également de recevoir les mêmes informations telles qu’elles sont diffusées par les navires environnant.

En somme, l’AIS permet de faire figurer sur une carte tous les bateaux proches (portée jusqu’à environ 50 MN) et mieux, l’AIS calcule les routes  de collision (quand passera-t-on proche de tel navire, à quelle distance minimale) et ainsi il déclenche des alertes si le risque de collision est réel.

L’AIS équipe la plupart des navires commerciaux (cargos, ferries, …). Mais encore assez peu de navires de plaisance ou de pêche (les pêcheurs voulant notamment rester discrets sur leurs zones de prédilection).

Le radar

Le radar permet justement de voir tout ce qui est gros (plus gros qu’une barque en quelque sorte). Il montre donc les navires même s’ils n’ont pas d’AIS, mais également les côtes et les orages / les gros nuages de pluie (les “grains”).

C’est donc non-seulement un outil de veille en particulier la nuit ou dans le brouillard, mais également un complément utile pour la météo.

Les gilets auto-gonflants

…eh oui, désormais des fabriquants proposent des récepteur GPS / émetteurs AIS suffisamment petits pour se loger dans un gilet de sauvetage auto-gonflant.

Lorsque l’homme à la mer touche l’eau, une pastille de sel se dissout, la cartouche de gaz est percutée et le gilet se gonfle automatiquement. La “laisse” qui entoure le “poumon” du gilet se tend et déclenche l’émetteur AIS.

Sur l’électronique de bord du bateau, mais également de tout bateau à quelques milles, apparaît la position de l’homme à la mer.

Les communications

La VHF

La VHF est le moyen usuel de communication en mer. C’est de la radiodiffusion classique : tout ce que l’on dit est reçu par tous. C’est utile pour s’annoncer en arrivant dans un port ou pour converser avec des bateaux proches. C’est crucial pour lancer un appel de détresse…

La portée de la VHF est néanmoins limitée… guère plus de 50 MN / <100 Km (et encore, il faut que les conditions météo soient clémentes et que l’auditeur soit attentif). Autant dire qu’au large, la VHF ne permet pas d’appeler au secours, sauf si des bateaux sont à proximité.

Le téléphone par satellite

Le téléphone par satellite s’affranchit des problèmes de portée. C’est un peu comme un GSM, mais au lieu de converser avec des antennes sur les immeubles, il se connecte à des constellations de satellites. Presque tout le globe est couvert.

Par contre les communications par satellite sont TRES chères. Disons même exorbitantes. Elles sont donc réservées aux appels courts et/ou d’urgence.

Cependant, la téléphonie satellitaire permet également l’émission et la réception de données. Restons calmes… ça n’est pas la fibre, ni l’ADSL, ni même l’ancien modem 56K… mais plutôt un 2,4K. Autant dire pas grand chose. Plutôt que des emails avec attachements ou de jolies pages web, on reçoit plutôt des informations météo, des SMS ou de courts emails.

Notre bateau est équipé d’un “Iridium Go!”. C’est un peu comme la box du salon pour les citadins.

WIFI à bord

Il n’y a pas moins de 4 réseaux WIFI à bord !!!

  • Un est le réseau domestique, doté d’une routeur 2G/3G/4G “PEPWave” : il suffit d’y glisser une puce téléphonique et l’Internet est dans le bateau. Il faut être près des côtes, bien sûr, mais l’antenne étant en tête de mât, cela fonctionne plutôt mieux que si la puce est dans un téléphone à bord.
  • Ce réseau dispose également d’un routeur WIFI “BadBoy” : si un WIFI (d’un port voisin) est à proximité, il sera utilisable depuis le bord. Là encore, l’antenne est au sommet du mât, donc bien meilleure réception qu’avec un téléphone ou un ordinateur seul.
  • Le traceur de carte / afficheur multifonction (carte, radar, AIS, …) dispose de son propre réseau WIFI. Une tablette connectée à ce réseau se transforme elle-même en traceur et permet de contrôler les paramètres sans mettre le nez dehors.
  • L’émetteur/récepteur AIS dispose aussi de son propre réseau WIFI. Si le traceur doit être HS, une tablette connectée à ce réseau disposera des informations de base données par l’AIS (bateaux à proximité, etc.).
  • Enfin, l’Iridium Go! présente également un routeur WIFI : une tablette / un PC connecté à ce réseau pourra récupérer les fichiers météo. Un téléphone connecté à ce réseau pourra se comporter comme un téléphone satellitaire : communications voix et SMS.
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