BVIs
La nuit a été rouleuse. On quitte Dog Island très tôt le matin : nous levons l’ancre de nuit, contournons la pointe rocheuse avec le projecteur à main, on hisse la grand voile… et c’est parti !
Le jour se lève. Malheureusement on va pile dans la direction du vent. J’essaye les voiles « en ciseaux » (vent arrière, voile d’avant à bâbord et grand-voile à tribord, ou le contraire), je mets une retenue de bôme, ça marche, mais il faut être attentif à chaque vague (il y a une jolie houle) pour ne pas empanner involontairement.
On se rabat donc vers un portant qui nous amène à tirer des bords. Il y a 70 MN à couvrir… on va probablement en faire pas loin de 100 ! D’autant que le vent se meurt au fur et à mesure qu’on approche des Îles Vierges.
Virgin Gorda approche. On la contourne par le Sud, on passe devant les mythiques « The Baths », on remonte jusqu’à Spanish Harbour et on attrape une bouée. A peine terminée la manœuvre, le « mooring guy » se pointe. 30$ la bouée… hey… on est des vagabonds nous… l’argent compte… « Ok, I’m sorry, I’ll drop anchor… » et nous voici reparti en manœuvre pour lâcher l’ancre 10m plus loin et économiser 30$.
Visa? vous avez dit visa?
Au matin, je pars faire les formalités. Les fonctionnaires sont désagréables ! 1/ ils prélèvent des taxes, 2/ ils accueillent des étrangers chez eux [qui vont dépenser de l’argent]… ils pourraient sourire, non ? Parler lentement et de manière compréhensible ? Expliquer quelque secondes ce qu’ils veulent que l’on mette sur les formulaires ? Heureusement, ça n’est pas partout pareil, mais les BVIs sont au top 3 des endroits où les formalités sont pénibles !
Après le guichet de la douane, après la caisse, je passe à l’immigration : je tends le papier de la douane et nos 4 passeports. Le type jette un oeil et dit :
– Votre prochain pays ?
– Ben, c’est marqué, là [je lui montre], les « USVIs » [U.S. Virgin Islands]
– Et vous avez un visa ?
– Euh, non, mais je compte demander un ESTA et je l’aurai sous 3 jours.
– Ca ne marche pas ! Il vous faut un visa ! J’écris quoi ?
– Ah ? Bon, ben… euh… on ira directement aux Bahamas alors…
Je suis effondré ! Là on rate les USVIs (pas dingue) et Puerto Rico (là c’est dommage). Accessoirement, on va devoir faire 2 à 4 jours de navigation sans s’arrêter (certes on a vu pire).
Qu’est-ce qu’ils ont ces américains ? C’est quoi leur problème ? On traverse le Monde entier sans visa (euh… sauf l’Algérie…) et là ils ne voudraient pas qu’on entre chez eux ? Malheureusement, ça me rappelle une discussion à Saint Martin, où quelqu’un nous avait soutenu qu’il fallait un visa pour aller en bateau aux USA et que le seul consulat américain habilité à en délivrer aux Antilles se trouve à La Barbade… Nous avions gentiment fait l’autruche… « mais noooon, on en aurait entendu parler avant ?! On ne s’est pas battu bec et ongle pour faire faire des visas pour l’Algérie, tout ça pour passer à côté de la nécessité d’un passeport pour les USA !?!« …
J’en profite pour passer chez « Digicel », acheter une SIM pour disposer de quelques gigaoctets de données. Plus on monte au Nord, plus le Go coûte cher. Et dans la plupart des Antilles (hors France), les forfaits français n’ont pas de bonnes conditions : 9,70€/Mo !!! A peine mises en route les données, on s’en prend pour 50 €.
Je rentre au bateau en pianotant sur mon téléphone pour trouver des informations : noonsite.com, la référence en la matière, confirme : il faut un visa pour aller aux USA avec son propre bateau, l’ESTA ne convient que si l’on utilise un transport commercial (avion, ferry, …). Aïe.
Sur Moutik, on continue la recherche. Aurélie trouve le site des régates annuelles des USVIs : ils rappellent qu’il faut un visa pour venir avec son propre bateau… et ils semblent indiquer qu’il existe une solution alternative, à savoir : 1/ demander un ESTA (par Internet, 14$, max. 3 jours), depuis les BVIs, emprunter un ferry vers la capitale Charlotte Amalie (A/R 60$ environ), s’acquitter des taxes à l’aller (20$) et au retour (10$) et l’ESTA sera accepté (puisqu’on arrive en ferry) et transformé en un beau tampon d’admission, qui vaudra 90 jours, pour plusieurs entrées, y compris si on arrive avec son propre bateau quelques jour après. Ça semble fumeux !
Bon, on va voir ça. En attendant, on file à The Baths !
The Baths
The Baths, c’est LE SITE MYTHIQUE des British Virgin Islands. 1000 fois photographié. Nous étions venu ici il y a env. 10 ans… avec Agathe [ma sœur] et Julien [son époux] et Zoé [leur aînée]. Notre croisière aux BVIs nous avait laissé en général un super souvenir et The Baths plus particulièrement.
La préservation de l’environnement ne plaisante pas (c’était déjà comme ça jadis) : interdiction de jeter l’ancre, il faut attraper une bouée de mouillage et s’il n’y en a plus, revenir plus tard ! Interdiction également de rejoindre la plage en annexe : il faut l’amarrer à bonne distance, sur des lignes flottantes prévues à cette effet… et rejoindre la plage à la nage !
The Baths reste de toute beauté. Irma a bien dû secouer quelques cocotiers (il n’y en a plus), mais les rochers n’ont pas bougé ! On chemine sur la plage, sur les rochers, sous les rochers, parfois dans l’eau, parfois sur le sable… les filles adorent ! Nous y passons tout l’après-midi.
Retrouvailles
L’après-midi est bien avancé lorsque nous revenons sur Moutik. Cap au Nord, à quelques miles : nous allons retrouver nos 5 amis belges de M&Ms. Ils ont rencontré un nouveau bateau-copain, « Enigma », et nous attendent pour l’apéro dans un joli mouillage : Savanna Bay.
Quelques miles au près et nous voilà dans la baie. On affale. Et on s’installe à côté de M&Ms. Ils sont déjà tous sur la plage. On les rejoint avec quelques bières et chips.
Nous ne connaissions pas les Enigma, famille de « mauricio-bretons » installée à Concarneau… mais en quelques minutes le courant passe. Apéro. Feu de camp. Ca discute. Les enfants se construisent un Monde avec du sable et des bouts de bois : ils s’éclatent. Quel pied cette année !
Good news !!
Les Enigma vont dans l’autre sens : ils vont vers l’Est et le Sud, ils rentrent en Guadeloupe, pour revendre leur bateau où ils l’ont acheté. Mais mieux : ils viennent de Porto Rico… et ils n’avaient pas de visa. Ils confirment : l’astuce fonctionne : demander un ESTA en ligne, puis faire un aller/retour juste pour le faire tamponner ; ensuite on peut y retourner avec son bateau.
En plus, ils sont dithyrambiques sur Porto Rico : sûr, sympa, magnifique, bons restaurants, pas de vent la nuit (une brise de terre vient annuler le vent la nuit). On prend rendez-vous : demain matin, après l’école, on débarque sur leur bateau (Lagoon 380) pour un café et noter tous les bons plans, les adresses, la procédure de visa. Ma détresse n’aura duré que quelques heures !
Nous allons cheminer tous les 3 (bateaux) pendant 3 jours. On enchaîne les beaux mouillages : Little Harbour (Peter Island), Benures Bay (Norman Island), … l’ancre à l’avant, deux haussières à l’arrière dans les rochers ou autour d’un arbre. L’eau est sublime !
Puis Enigma repart vers l’Est et le Sud… On file à Salt Island pour une plongée sur le HMS Rhone. J’y vais d’abord avec Mathieu (M&Ms)… puis j’y accompagne Marion (M&Ms)… et enfin Aurélie: j’ai consommé peu, je partage ma bouteille avec elle car la sienne, qui accueille son 3ème plongeur, n’a plus grand chose.
L’épave est très grande. C’est un bateau du XIXème, avec une hélice immense et un arbre surdimensionné. Il y a du vent et pas mal de courant dans l’eau. On n’ira pas jusqu’au bout de l’épave (elle s’étend sur 200 à 300m au moins).
Le soir, on bouge de nouveau et on rejoint la baie de The Bight, dans laquelle se trouve un restaurant : ce soir, on claque des dollars !!
[@Julien et @Agathe : moins de monde que lorsque nous y étions passés, mais il y a toujours des jeux sur la plage, dont une sorte de mikado géant.]
Après un dernier mouillage à Benures Bay, il est temps pour nous de faire notre aller/retour en territoire US. On quitte à regret nos amis de M&M’s. Les filles ont un coup de blues, heureusement Jamy [émission « C’est pas sorcier » sur France TV], notre meilleur ami, est là pour leur changer les idées. Nous partons donc en direction de Road Town, la capitale des BVIs sur l’île de Tortola. Nous mouillons sur une bouée pour la nuit et pour pouvoir y laisser le bateau bien attaché pour la journée du lendemain. Nous réservons nos billets de ferry. J’imprime mes ESTA validés deux jours avant et nos billets de ferry achetés en ligne. USA, here we come !
Avant cela, j’enfourche le dinghy pour un ride jusqu’à la marina voisine. Je veux faire remplir nos deux bouteilles plongée. Non-seulement le type du club de plongée se fait attendre… mais quand il arrive, il me demande où sont mes « VIC Stickers » !? « Oui, nous obéissons ici aux règles américaines, me dit-il, vos bouteilles doivent être munies d’autocollants Visual Inspection Certificate » (euh… comme en France, sauf que mes bouteilles sont neuves : moins d’un an !). Rien à faire, je suis bon pour m’acheter une paille et les gonfler à la bouche. Flûte…
Welcome to America !
Moutik est amarré à une bouée (20$…), on saute dans l’annexe, on l’attache à un ponton tranquille et nous filons à l’embarcadère du ferry. Taxe de sortie (10$/pers.), immigration, … Le « Road Town Fast Ferry » porte bien son nom : on file à 25-30 kts.
Nous longeons Saint John, la plus sauvage des Îles Vierges Américaines, puis Saint Thomas, bien plus construite et après 50′ on arrive à Charlotte Amalie, la capitale.
Queue à l’immigration, puis c’est notre tour : on présente les ESTA, prise de photos et d’empreintes pour les adultes… et c’est fait : on a un tampon qui nous permet de séjourner en territoire US pour 3 mois… et surtout, l’agent nous le confirme, de sortir et revenir avec notre bateau !
Direction la « ville ». L’horreur… Charlotte Amalie est une escale de méga-bateaux de croisière. A terre, une ville totalement artificielle : quelques fast-food, beaucoup de bijouteries (à croire qu’ils diffusent des gaz, dans les bateaux de croisière, qui donne envie d’acheter des diamants !?). Et comme aujourd’hui est un jour sans paquebot… ce « Disney Land » est désert ! Si on avait besoin d’être convaincu, c’est désormais chose faite : on n’a rien à faire aux USVIs !
En fin d’après-midi, on reprend la direction de la gare maritime, on s’acquitte de nouveau d’une taxe (20$/pers.), on repasse l’immigration (des BVIs cette fois-ci) et on embarque pour 50′ dans l’autre sens.
Peu avant la nuit on retrouve notre annexe. Au moment d’embarquer, on croise deux garçons parlant français. On échange quelques mots. On propose une bière. Les voici à bord pour un apéro bien sympa qui efface la journée un peu décevante. Marc-Antoine et Gillian sont partis pour 9 mois à bord de Carmina avec un joli projet en tête (Projet Horizons ) : partager leur aventure et leur goût pour la mer et la nature à des écoliers afin de les sensibiliser à la protection de l’environnement. Bonne route à eux!
Retour à Benures Bay
Le lendemain matin, on met les voiles pour rejoindre Norman Island et se réfugier dans le magnifique mouillage de Benures Bay : nous voici de nouveau « dans la piscine », pour nous décrasser de la veille.
Et puis, comme promis quelques jours avant aux M&Ms, nous filons vers Jost Van Dyke, pour les retrouver ce soir chez « Foxy’s », le « place-to-be » de JVD. Petit crochet par Nany Cay Marina où je fais un saut au shipchandler local pour renouveler notre gaffe qui est en train de mourir et pour se procurer quelques pavillons pour les îles à venir : USVIs (un drapeau US), Porto Rico, Turks & Caïcos et Bahamas.
« Dédé » nous emmène à belle allure vers la baie de Great Harbour. A l’approche je file à l’avant pour emmagasiner le code… et… on aperçoit M&Ms au mouillage… grands signes… au point qu’on en oublie de tomber la grand-voile !!! Nous voici en train de slalomer à bonne vitesse entre M&Ms et leur voisin, un magnifique Gunboat. Je ne me démonte pas : faire comme si j’assurais un max : on se met face au vent, je lâche la drisse, l’immense voile tombe bien droite dans le lazy-bag, l’ancre plonge au même moment, elle croche bien dans le sable… et voilà un mouillage qui a la classe. Ouf ! Petite suée : tout s’est bien passé.
Ce soir, cocktails chez Foxy’s. On est un peu décalés : aux BVIs il y a surtout des « charters », des gens qui louent des bateaux à la semaine : ils sont tout blanc (et rouge), ils dépensent les dollars sans compter (ils n’ont qu’une semaine d’apéros), … Cela ne nous empêche pas de faire la fête. Après un dîner tous ensemble, nous laissons les 5 enfants à bord de M&M’s devant un film et nous partons entre adultes jouer la 3è mi-temps chez Foxy’s. Nous avons 2h39 devant nous (durée de Harry Potter 1, le film le plus long que nous ayons pu trouver) et nous mettons ce temps à profit: Painkillers [cocktail], partie de Tumble Tower [sorte de mikado géant], déhanchements endiablés sur la piste de danse [sur Hookin Meh de Farmer Nappy]. Punaise même avec un couvre-feu imposé, cette soirée sans enfant nous fait un bien fou !
Le lendemain, je tente de faire remplir mes bouteilles au club de plongée de Jost Van Dyke… mais là je ne vais pas me laisser abattre. Ouais ! Je me fabrique un certificat d’inspection bilingue français-anglais… Oui : un faux ! J’assume. Et il est beau, avec un logo, une entreprise, des mentions légales, un signataire, sa griffe, et tout !!! Bon, mes bouteilles sont neuves, sans risque.
J’ai bien fait. Car là aussi on me demande le VIC Sticker ! Je sors mon magnifique certificat, sous plastique, portant les numéros de série des bouteilles, … bref : ça marche !!! On peut continuer à plonger.
Puis on teste la baie voisine : White Bay. Très beau, mais comme un peu partout aux Îles Vierges, il y a du monde. On tente d’aller au restaurant le soir : les prix sont exorbitants : je propose qu’on se retrouve sur Moutik pour une soirée pizza ! Je me mets aux fourneaux pour régaler petits et grands.
Encore des « au revoir »…
Après avoir perdu Pouplier, Maracuja, Enigma… c’est M&Ms qui nous quitte aujourd’hui : le temps commence à être compté pour eux, ils partent directement pour la République Dominicaines (sautant USVIs et Porto Rico). Bye-bye les amis… salut les enfants… comme d’habitude, on est un peu timide pour les « au revoir », mais si vous lisez ceci, soyez assurés qu’on a passé de supers moments avec vous… nos enfants aussi : Brune a capté l’accent de Chloé… vous êtes toujours un peu avec nous !
La mort dans l’âme nous repartons vers Tortola pour la Cane Garden Bay. Grande baie bien protégée (et tant mieux, ce soir y’a du vent). On n’y est pas seuls… On recharge la cambuse à l’épicerie locale et on s’offre un dîner dans un restaurant de la baie.
Au matin, on fait de nouveau un saut de puce vers Sandy Cay, petit îlot de sable voisin.
Les Îles Vierges, c’est un bassin de navigation extraordinaire. Dommage que l’intérieur des îles soit un peu pourri par un phénomène d’acculturation dans tout ce qu’il peut avoir de délétère… Ici la culture américaine dans ce qu’elle a de pire a effacé toute trace de culture caribéenne.
Flash-back
[Aurélie] Il y a quelques années, au gré de mes allers-retours entre Londres et Paris, j’ai eu le plaisir de croiser Gérard dans l’Eurostar. Je lisais Voiles & Voiliers et une fois ma lecture terminée, il a eu la bonne idée de me demander si j’accepterais de le lui prêter. S’en est suivi une longue discussion sur notre amour de la mer et nos projets de navigateurs. A l’époque, nous commencions à peine à dessiner les contours de ce grand voyage. Mais contrairement à ce que de nombreuses personnes ont pu nous répondre à l’époque (« vous ne le ferez jamais! » ou « ah oui… bonne idée » (avec un petit sourire genre ‘à-bon-entendeur’…)), la réaction de Gérard a tout de suite été très enthousiaste! Entre conseils de navigation pour se faire la main tout en se faisant plaisir, point de vue avisé sur les différents types de bateaux et liste de livres pour se préparer ou occuper les heures de longues navigations, il nous a beaucoup appris, toujours avec la même bienveillance. Ce passage aux BVIs est l’occasion de se souvenir que c’est lui qui nous avait incités à les explorer il y a 10 ans et que nous avons redécouvert ce terrain de jeux avec autant de plaisir cette fois-ci. Gérard aura finalement été le premier d’une longue liste de « Bateau-copain » avec qui nous sommes ravis de pouvoir partager cette aventure.
[Eric] Gérard, tu as dû en sentir la saveur en cette fin d’hiver : on a bu quelques painkillers à ta santé !
Un fonctionnaire… c’est partout pareil !
Il est temps d’aller à l’immigration et à la douane pour annoncer notre sortie des BVIs : « Clearance Out ».
Le bureau ferait pâlir d’envie nos propres fonctionnaires : c’est une petite maison, sur la plage, y’a du sable dans le bureau : tout le monde y vient pieds-nus.
Et pourtant, l’agent n’a pas l’air d’apprécier son environnement à sa juste valeur. Disons le carrément : il est exécrable.
Il lève un œil glauque et me demande ce que je veux. Euh… parce qu’il croit qu’on entre pourquoi dans son bureau Monsieur l’agent ? 100% des navigateurs (y’a que ça ici) y viennent pour les clearances. D’ailleurs, gros malin, y’a qu’un seul formulaire chez toi…
Le formulaire, je le connais : c’est le même qu’à l’entrée. C’est à peu de chose près que celui que je complète toutes les deux semaines… chaque fois qu’on change de pays… et là, après 8 mois, mon Bic en a griffonné de quoi assembler un bottin. A tel point que je connais par cœur les numéros de passeports, les dates d’expiration, etc. [Aurélie] Un des grands apports de ce voyage pour notre famille… Eric connaît enfin la date de naissance de sa femme et de ses enfants!!! 😉 [Eric] Bla-bla-bla…
A l’endroit où j’ai inscrit ma prochaine destination « USVIs » il me dit de préciser. Sauf qu’il agite son stylo sur le formulaire en crachant trois mots dans un anglais incompréhensible.
Je tente un « I’m sorry, I didn’t understand… » et là, l’enfoiré me répond [en articulant comme si j’étais demeuré] « No wonder! You were not even looking at me !« . Screugneugneu…. Dans mon français maternel je me serais fait un plaisir de recadrer ce pignouf, mais en anglais je risque d’être un peu trop direct.
Voilà… c’est le petit pouvoir si dérisoire du fonctionnaire des douanes [euh, de l’agent de comptoir], son infime moment de gloire… Donc je ronge mon frein, je bouffe mon BIC et je m’excuse. Un américain qui fait la queue entreprend gentiment de jouer les interprètes et me souffle à l’oreille que « USVIs » ne suffit pas, je dois ajouter le port d’entrée (Cruz Bay en l’occurrence). Bon, c’est pas comme si il y en avait des centaines… y’en a deux. Positivons un peu: entre l’école et mes visites récurrentes chez mes amis douaniers, j’ai fait d’énoooormes progrès en terme de contrôle de mes nerfs.
Je quitte donc la cahute sur-climatisée de Monsieur l’agent la tête haute. Maintenant direction les USVIs ! Pour faire admirer aux douaniers américains nos passeports dûment tamponnés..
4 commentaires
Agathe et Julien
Voici certainement le meilleur article puisque nous sommes cités!!! Sûr que sans notre repérage d’il y a 9 ans (Lou était une graine de 2 mois), vous vous seriez égarés dans ce dédale d’iles magiques… on n’aime pas trop la critique des gens blancs et rouges qui louent une barcas pour la semaine, on croit se reconnaitre. Et puis la toppling tower n’a absolument rien à voir avec un jeu de mikado ! Et Trellis bay avec son musicos multiservices et le chien qui arrivait à pattes mouillées – enfin là Ju me dit c’est quoi ce chien mais moi je me souviens d’un chien!!). On vous écrit face à la Face de B. : il neige non stop depuis hier soir, y avait de l’herbe dans le jardin hier mais 5-10 cm de fraiche ce matin…. on va tenter une sortie malgré la visibilité assez réduite, faut bien l’avouer mais c’est surement la dernière de l’année – la station ferme dans 2 jours, on range bientôt les skis au mouillage. Puis on fera une partie de Mikado pour digérer la raclette d’hier soir et la tartiflette de midi!! Enjoy c’est bientôt fini…. niek niek….
Kino
Prête à partir pour the Baths et à participer aux chorégraphies de Brune et Léonie ;o))
Et cet été je me mets au paddle .
bravo Eric pour cet apprentissage au contrôle de soi ! clac clac clac ;o) mais surtout bravo pour cette arrivée à Great Harbourg j’aurais aimé voir çà ( et je me serais faite toute petite dans un coin discret ;o) ).
Oublions les fonctionnaires, ces jours semblent assez merveilleux… vos photos font rêver.
ici aussi nous pouvons faire de belles photos, nous aussi nous avons du vent ( sympa quand il est dans notre dos à vélo) , et aussi de belles vagues … mais notre uniforme est plutôt pull, ciré et bottes: les cousins s’adaptent facilement mais moi :o((, rien à voir avec Pâques de l’an dernier, vous vous souvenez les filles vous vous étiez baignées?
Gérard Fitoussi
Merci les Moutik’s pour cette belle balade et ce clin d’œil. Et oui, Éric, j’ai senti ce parfum des painkillers ! Bon vent les amis et PROFITEZ encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et …….
Ktou
En style télégraphique, car sinon il y en aurait trop!
1. la photo d’entrée est superbe. Il y en a plein d’autres magnifiques, mais j’ai un faible pour celle-là.
2. Salauds d’Américains
3. Bravo pour les faux
4. BVIs ont l’air splendides
5. parents dénaturés!
6. Passionnant article, très long et plein de suspense. Je me suis régalée.
7. ici, il fait froid, on a dû rallumer le chauffage. Quand on est rentrés de Val d’Isère (garde des filles Vahanian en attendant leurs parents), il faisait 17 dans la cuisine, et on a même allumé la cuisinière pour dîner sans grelotter. Attirant, n’est ce pas?